A l’heure de parler de construction bas carbone, de filières courtes ou de réemploi, force est de constater qu’il existe dans la nature, des ressources inexploitées, parfois tout près de nous. Des essences endémiques par exemple, que l’on a su exploiter un temps, puis qui sont tombées dans l’oubli au fil de l’histoire.
Aujourd’hui boudé par les agriculteurs, le cyprès commun à longtemps constitué un maillon important dans nos cultures, protégeant les terres du soleil, du vent, et régulant l’hygrométrie des sols entourant ses racines, en pompant l’eau pendant la pluie, et en la redistribuant avec parcimonie lorsque celle-ci se fait plus rare. Par ailleurs, une fois coupé, son bois servait dans la construction, notamment des charpentes, constituant une ressource locale, naturellement imputrescible et classe 5, c’est à dire pouvant être totalement immergé dans l’eau.
De fait, le cyprès commun disparait peu à peu des paysages agricoles, et avec lui un champ de compétences, l’agroforesterie, consistant à mettre les arbres au service des cultures, et inversement de manière à optimiser l’espace, les besoins extérieurs en eau, en logistique, et la production.
Alors, lorsque Matthieu GROSJEAN, charpentier, décide de monter sa propre unité de scierie mobile il y a tout juste un ans, sa conscience écologique l’a très vite orienté vers le cyprès, pour toute ses vertus donc, mais avant tout pour sa disponibilité et son implantation, généralement en bord de chemin.
Dès lors que l’on a commencé à travailler ensemble, la question de la caractérisation et de la certification s’est imposée à nous avec pour principal objectif, la possibilité de travailler le cyprès dans un cadre réglementé, et comme idée parallèle, le développent d’une filière vertueuse durant la croissance et à toute les étapes de la transformation.
Un premier pas en ce sens s’est opéré en décembre 2022, avec une étude préliminaire sur un petit échantillonnage, grâce à la participation de Stéphane HERPIN, enseignant à École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille et Yannick SIEFFERT, maître de conférence à l’Université Grenoble Alpes, qui nous ont permis d’accéder à un matériel de test au sein du laboratoire 3SR à Grenoble de façon totalement informelle.
De cette essai, est sorti un document qu’il est possible de télécharger ci-dessous, et de diffuser aussi largement que possible afin de sensibiliser maitres d’ouvrages et maitres d’œuvres à l’importance de considérer cette ressource locale en (re)devenir!
Bonne lecture 🙂